De nombreux candidats ont défendu leur plaidoirie autour de l'éthique numérique dans une phase de présélection. 7 orateurs ont été sélectionnés pour participer à la finale : visionnez leur plaidoirie et votez pour offrir à votre candidat préféré le Trophée du public ! Vous ne pouvez voter qu'une fois pour une seule plaidoirie. Vous avez jusqu'au 13 juin à 12h pour participer au vote.
Merci beaucoup !
Hugues Akir

Sa devise : "Nouvel art, nouvelle ère ?"
Le numérique ne doit pas remplacer l’art mais l’aider à évoluer.
Il y a très longtemps, dans une lointaine galaxie, Carrie Fisher, visage chaleureux de la princesse de l’espace meurt. Nous sommes en 2016. Pourtant, c’est le sourire au lèvres que nous la retrouvons 3 ans plus tard en 2019 dans le nouvel opus de la saga à succès. La princesse n’a jamais tournée les scènes de ce film. Leia, Luke, ils ne sont que les premiers noms d’une liste qui ne fait que s’allonger. Une liste maudite des acteurs et actrices qui voient leurs corps, leurs voix utilisés sans vergogne ni consentement dans des films pour lesquels ils n’ont jamais tournés.
Mesdames et messieurs, quand s’ouvre sur le royaume des hommes l’ère du numérique chaque pan de la réalité en est affecté et le monde de l’art n’échappe pas à la règle. Règle implacable que celle du numérique, tout y semble beau, brillant de nouveauté et débordant de nouvelles possibilité ; c’est un outil magnifique que le numérique mais, comme tout outil il peut très vite se transformer en arme.
Oui mesdames et messieurs, le numérique n’est ni bon, ni mauvais mais on ne peut en dire autant de l’utilisation qu’on en fait ! Dans l’art, le numérique est d’abord utilisé pour bafouer toute forme d’éthique, pour piétiner le droit de chacun, pour écraser la pensée créative au profit d’une imitation lucrative. Pourtant, et je l’affirme haut et fort, il existe un art numérique engagé pour l’avenir, pour l’écologie, pour un monde meilleur et en paix. Il existe, alors battons-nous pour l’utilisation éthique du numérique dans l’art !
L’art… c’est cet univers merveilleux où tout devient possible, ou chaque idée, chaque pensée, chaque endroit se représente à nous sous milles formes différentes. L’art c’est le lieu du renouveau, de l’invention, un lieu magique où l’on pense un avenir plus beau, une véritable source d’utopie.
Mais dans ce fantastique pays une ombre froide vient noircir le tableau. Entré par la petite porte voici le numérique qui arrive au galop : - « On veut gagner plus il faut produire plus ! » - « Tableaux à la chaîne sortis tout droit des lignes de codes d’un ordinateur. » - « Photos retouchée par légions » - « Acteurs morts qui ne voulaient plus jouer »
Utilisé pour produire plus et plus vite le numérique écrase la création. Il ne fait plus qu’imiter, copier, réutiliser.
Le numérique c’est la mort de l’artisanat, la mort de l’originalité. Avec le numérique l’art enterre ses artistes, il piétine leur travail au nom d’une production acharnée d’œuvres qui n’en ont plus que le nom à défaut d’en avoir la beauté. On produit plus, peut-être, mais au détriment du respect des artistes, de leurs œuvres, de leur pensée et de leur corps. Elles sont volées les idées, récupérées les œuvres, retouchées les photos. La liberté de l’artiste et de sa création disparait, engloutie par la lente progression du numérique on ne produit plus de l’unique mais de l’automatique, du fade, du sans goût.
Mais l’utilisation du numérique ne doit jamais rimer avec la fin de l’originalité, la fin de la création personnelle, la fin de la production artisanale, le numérique n’est qu’une aide, un supplément, l’ouverture vers de nouvelles pratiques. Le numérique n’est pas apparu pour que l’on abandonne tout ce que l’on sait à son profit ! Le numérique a été inventé pour faciliter nos vies, nos projets, nos ambitions ! Le numérique ne doit pas enfermer nos productions et encore moins nos productions artistique dans des objets sans âmes, sans saveurs qui ne sont que de faibles imitations des plus grandes beautés de ce monde.
La création individuelle et personnelle de l’artiste, pour qui l’art est un moyen d’expression de ses conviction est bafouée par la production à la chaîne de tableaux, de photos, de films sans plus d’auteurs qu’ils n’ont d’idées à défendre. Quand l’art, à cause du numérique tombe dans une uniformisation lassante, quand les artistes disparaissent face à un ennemi trop grand, face à la force implacable du numérique alors tout l’art est soumis au principe inhumain de production rapide.
Tout l’art ? non, car un petit village résiste encore et toujours à l’envahisseur, coincé entre les camps retranché de Chat gptum, de robotonum et de photoshopum. Au cœur de la ville du futur Luc et François Schuiten, artistes, designers, ingénieurs : pour eux la science sauvera le monde. Les inventions de l’un sont la source des Bandes Dessinées de l’autres. Les lacunes en dessin se comblent vite avec le numérique et l’imagination débordante des deux frères se défait enfin de ses limites. Regardez-les, totalement débridés, par le numérique donner vie à leurs plus belles idées, à cette ville utopique dont ils ont toujours rêvé. Quand le numérique se met au service de la création et pas de la production il devient cet outil libérateurs aux milles possibles et il permet de penser le monde d’une nouvelle façon.
L’art numérique ne se résume pas à de bancales imitations des œuvres des grands maîtres, à la mort de l’originalité ou du respect de l’individu, non, le numérique peut et doit surtout permettre à l’art de s’inscrire dans son époque, dans son temps, pour repenser le monde avec des yeux nouveaux.
Quels matériaux utiliser ? sur quel support s’appuyer ? dans quelle optique doit-on créer ? avec quelle plateforme doit-on héberger nos œuvres ? Toutes ces questions DOIVENT se poser au nouvel artiste du numérique, elles DOIVENT se poser si l’on veut permettre à l’art de ne pas s’éteindre dans une simple production mais de continuer à briller dans la création !
Elias Malik Bendjeghoul

Sa devise : "Numérique et éthique : une symphonie magnifique !"
Mesdames et Messieurs, cher Jury
Y’a-il une place pour l’éthique, au sens du bien tel qu’il est défini dans notre morale, dans le monde numérique ? Oui ou Non ? Je tiens à vous préciser, qu’il ne s’agira pas ici de simplement promouvoir une approche étique du numérique, cela serait trop peu ambitieux et surtout à mon goût assez ennuyant. Ça nous conduirait implicitement à ériger en liste des raisons pour lesquelles nous devons utiliser moralement les outils numériques. Non, il s’agira de défendre que le numérique soit nécessairement éthique en ce qu’il offre et en ce qu’il permet.
« La France a peur, je crois qu’on peut le dire aussi nettement ». L’éthique numérique, c’est donc l’étiquette, le titre des débats qui anime actuellement l’actualité et notre société. Certains et c’est bien légitime, des questions se posent, d’autre d’ailleurs ne se sentent pas concernés et se reposent, n’hésitant pas pour faire passer le temps, à parler des femmes voilées et des immigrés… Alalal, CNews et leurs news. L’une de ces questions tend à se demander si « numérique » et « éthique » peuvent, ensemble, résonner dans un écho magnifique ou s’il ne s’agit là que d’un oxymore, une idée davantage utopique à l’image de certains discours politiques.
À cette question, un scandale parmi d’autres répond. Celui de la désinformation. Mais c’est également le cas des récentes controverses concernant la violation de nos données, de leur corruption au service de tous ces vautours, ces faucons, qui sont selon moi, sont de vrais cons, avides créatures de nos sociétés de consommation.
La montée en puissance de ces polémiques fait évidemment pencher la balance. Loin d’être une merveilleuse symphonie, l’éthique numérique apparaît dès lors comme une malheureuse cacophonie.
Développement de l’argumentaire 1) Et pourtant, on comprend rapidement que le digital est un cadeau, un joyau qui permet le nouveau, et même le renouveau. Évoquons d’abord le progrès médical qui sans le digital serait dans La Caverne resté enfermé. Indéniablement, le jour du savoir par le numérique fut révélé. Que dire ensuite de l’inclusivité ? Les minorités souvent oubliées, parfois mêmes dans l’ombre laissées, par le numérique ont été éclairés leur rendant possible par exemple l’accès à des milliers de documents qui bien souvent coûte pas mal d’argent. Cher Public, en tant qu’étudiant, je vous assure moi-même que pouvoir consulter des centaines de documents et tout ça gratuitement m’a empêché de foncer dans le mur que ce soit scolairement, mais aussi financièrement, chose que ne comprendront sûrement pas les nantis du premier rang. 30 euros par ci pour le code du droit du travail, 30 euros de l’autre pour le code pénal, à la fin du bal, c’est mon portefeuille qui a mal.
2) Alors certains affirmeront que cela a rendu possible l’espionnage, que désormais, les espions sont partout, « dans nos villes et jusque dans nos campagnes ». D’autres soutiendront qu’il a rendu possible et à une grande échelle la manipulation. C’est par exemple le cas d’un très bon ami à moi que j’ai rencontré cette année, François Durand Poirier, qu’on avait l’habitude d’appeler par ses initiales. À ces gens-là, je dis « Je vous ai compris, mais ne soyez pas assez naïf pour croire que ces problématiques sont apparus avec le numérique. En réalité, elles ont toujours existé et le numérique contribue à les révéler. Désormais, un scandale, une fois éclaté n’est plus confiné, il est très vite relayé sur tous nos appareils câblés. Avec l’avènement du numérique et de tout ce qu’il implique, l’humain n’a jamais pu autant prendre conscience qu’il était surveillé et manipulé. Le numérique est donc en réalité un précieux allié qui met en lumière tous ces fléaux jusque-là cachés sous l’eau. La manipulation, la propagande ont toujours existé. Dans les temps anciens, elles se tissaient dans l’encre de la presse. C’est une stratégie qui sans faiblesse permettait au gouvernement de manipuler les masses et tenir les opinions en liesse, en laisse. Ainsi, même quand le numérique semble un danger, il est un inestimable associé en ce qu’il permet de révéler ses propres menaces. À l’image de Narcisse, il se trahit donc lui-même, et c’est en cela qu’il est nécessairement éthique. Quoi qu’il en soit, vaut mieux toujours, je le conçois, évitez les cookies douteux, et je ne parle pas de ceux, qui, tout sec ne donne envie que très peu, mais des liens et sites parfois suspect qui n’ont que pour objectif l’appât du gain au détriment du bonheur de chacun.
ces voix qui s’élèveront contre moi. En effet, je l’admets, le numérique contribue à la pollution. Pour autant, n’est-il pas un outil qui permet également sa réduction ? L’agriculture, je vous le rappelle est responsable d’1/3 des émissions de gaz à effet de serre. Or n’est-ce pas grâce au numérique que l’agriculture intelligente, peu polluante, s’est développée ? Le numérique, véritable messager de la conscientisation a fait vibrer les masses, éveillant leur vision, il a parfaitement agi en outil de sensibilisation. En un sens, le numérique c’est comme le nucléaire, révélant les bons côtés, mais aussi de quoi nous déplaire. Il éclaire notre savoir comme une lumière nécessaire mais expose aussi les côtés sombres, ce que j’appelle le côté humain de l’homme. Il demeure donc un instrument éthique sans déclin, porteur d’opportunités et de bienfaits hors du communs. Cependant, tel tout outil, il présente un revers à la médaille. Ce revers n’entache en rien l'essence éthique fondamentale du numérique.
Conclusion Pour résumer mon propos, si le besoin d’une réflexion éthique semble s’imposer avec la croissance du numérique, les questions et leurs réponses ne s’impose pas toujours de la même façon. Considérer seulement le numérique comme antithétique à l’éthique, le comparer à une habile tique, un vampire subtil, un outil qui ne se nourrirait pas de sang mais de notre présent, de tous nos mouvements, qui s’emparerait de nos vies et nous priverait de nos envies, c’est en fait ignorer ce qu’est véritablement le numérique, c’est admettre que les progrès qu’il a donnés, dans l’oubli sont laissés, plus encore, c’est ignorer la révolution qui s’est déployée et les liens qui se sont créés.
Lara Maella Bikanda

Sa devise : "Homo algorithmus."
Si je vous dis "homo algorithmus", que cela évoque-t-il en vous ? Est-ce une version améliorée de notre espèce tirée de la science-fiction ? Peut-être avez-vous déjà expérimenté cette curieuse sensation d'évoquer à haute voix le besoin d’acheter un nouvel aspirateur ou une console de jeu, pour ensuite le retrouver suggéré sur votre fil d'actualité Facebook, Google, Instagram. Comme si L’Homme « homo » et l’algorithme « algorithmus » étaient en symbiose. Ce croisement du numérique dans nos vies est le reflet d'une évolution sociétale complexe, où la frontière entre réel et virtuel devient floue.
Pourquoi parle-t-on d’algorithmes de nos jours ? Dans mes souvenirs, cette notion a été évoquée pour la première fois en cours de maths en 6 e – 5 e où nous devions faire un exposé sur l’algorithme d’Euclide et le PGCD. Mais l’homo algorithmus n’est pas un élève de 5e qui doit rendre un devoir pénible. L’homo algorithmus c’est vous, c’est moi et tous ceux qui possèdent… un téléphone portable connecté. Ces règles de calculs logiques, sont les fondements de ce qu’on appelle l'intelligence artificielle (IA) et des programmes informatiques. On les retrouve derrière nos applications, nos outils de navigation et surtout nos réseaux sociaux. Ils façonnent notre comportement en ligne et nous influencent. Je ne suis pas sur les réseaux sociaux… Suis-je donc immunisée ? Peut-être pas. Prenons par exemple, les GPS. Outil de navigation pratique, avec ses propositions systématiques du chemin le plus rapide ou celui avec le moins de radars. Cela dit, quand est-il de notre capacité à nous aventurer dans des chemins inconnus, notre capacité à nous tromper de voie, notre liberté d’explorer les différentes rues, de changer d’itinéraire. Faire une confiance aveugle aux algorithmes derrière ces applications nous permet d’atteindre rapidement notre destination sans profiter du trajet. C’est en m’affranchissant de Google Maps que j’ai découvert Paris. Quand je n’avais plus de batterie, j’ai été contrainte de demander mon chemin, interagir avec les gens, suivre les panneaux et la foule. En nous reposant sur ces algorithmes, ceux-ci façonnent notre perception de l'espace et nous incitent à adopter des comportements prévisibles
Cette prévisibilité imposée par les algorithmes remet en question notre libre arbitre. Le libre arbitre, autrefois vanté comme un trait distinctif de l'humanité dans la philosophie. Cette capacité à prendre des décisions de manière autonome, sans contraintes extérieures déterministes, est désormais mise à mal par la manipulation numérique de nos désirs et de nos choix. Ainsi, notre évolution semble être dirigée vers une prédiction de nos mouvements, une homogénéisation de nos pensées. Nous sommes devenus des pions dans un jeu où les règles sont écrites par des lignes de code. Est-ce là le fruit de millions d’années d’évolution ? Nos besoins et désirs nous seront-t-ils dictés par des séquences de calculs, des codes sources et une logique computationnelle ?
Si nous reprenons l’exemple du GPS. Au Cameroun par exemple, jusqu’en 2019-2020, il n’y avait pas vraiment de GPS, car les adresses postales n’étaient pas tant utilisées. Les chauffeurs de taxi s’en sortaient avec leur mémoire, leur expérience, leur connaissance infaillible de la ville et de ses recoins. Leur sens de l’orientation et leur mémorisation résultant d’années derrière le volant en faisaient des pilotes aguerris. Une étude britannique du College London avait démontré que les chauffeurs de taxi avaient plus de matière grise dans l’hippocampe postérieur. Quel lien entre la navigation spatiale de ces chauffeurs et l’algorithme derrière les GPS ? Ces chauffeurs étaient libres, ils ne dépendaient d’aucun outil numérique, aucune technologie pour vous emmener à bon port. La liberté réside aussi dans notre capacité à errer, à nous tromper, à nous améliorer, à bâtir notre expérience. Les GPS nous privent de ce droit à l'errance, de ce droit à l’erreur. C'est dans l'exploration des ruelles étroites que réside la véritable richesse de nos découvertes, celle qui nourrit notre esprit, nos souvenirs, nos anecdotes. En nous privant de cette liberté, les algorithmes nous enferment dans une réalité préfabriquée, où chaque décision est dictée par des calculs froids et impersonnels. A présent remplacer les chauffeurs de taxis par vos désirs, vos peurs, vos ambitions, votre libre arbitre. Qui seront tous calculés, anticipés, suggérés par un programme.
Il n’est pas question, ici, de bannir les GPS. Mais face à cette omniprésence de l'IA dans nos vies, il est crucial de prendre conscience de son influence et de ses implications sur nos libertés. Si l'adversaire semble invisible et insaisissable, il est encore temps de reprendre le contrôle. Nous devons refuser de laisser les algorithmes décider à notre place, de restreindre nos choix et d’anticiper notre comportement. En 1789 les Français ont renversé la monarchie pour prendre de force ce qui leur était dû. Leurs droits. Alors nous aussi mesdames et messieurs reprenons nos droits, notre liberté de pensée.
Vainquons l'algocratie !
Mayalla Dabo

Sa devise : "L'éthique numérique avant qu'il ne soit trop tard !"
Curieux et espiègle, le jeune Martin s’est aventuré dans la grande bibliothèque de son père. Le titre de l’un de ses innombrables livres attira son attention. Il le prononça à haute voix pour en saisir le sens : “ l’éthique numérique quand il sera trop tard ! ”.
CIl s’assit confortablement sur le sol et se mit à tourner les pages. Les premiers mots lui firent ouvrir grand les yeux : “Brûlez ce livre si votre téléphone est votre meilleur ami. Déchirez ses pages si vous embellissez votre vie à travers vos réseaux. Reposez le immédiatement dans l’étagère si vous n'êtes pas prêt à découvrir la dure vérité qui entoure le numérique”. Sans hésiter et le cœur palpitant, il continua de lire.
“ Cher lecteur, chère lectrice, Ce livre est adressé à l’humanité du XXIIème siècle. Malgré un combat ardu, les valeurs de l’éthique du numérique sont mortes avec moi, il y a de cela des décennies. Sans me trouver parmi vous, je vous imagine accroché à votre téléphone comme l’on s’accroche à la vie. Le temps où il servait exclusivement à appeler, envoyer des messages et en somme, se connecter aux autres lorsque la réalité nous séparait d’eux, est révolu. Désormais, vous respirez avec, ou plutôt, vous ne pouvez plus respirer sans. Il suffit que votre connexion internet soit coupée pour que soudainement, ramené aux fonctions premières du téléphone, vous soyez déboussolé comme un enfant né de la dernière pluie. Ce n’est pas surprenant. Vous avez oublié que le numérique ne fait qu’amplifier ce que vous avez déjà. Vos réseaux ne peuvent vous rendre sociable, vous donner des amis ou vous rendre populaire. Il ne peuvent que montrer au monde qui vous êtes et amplifier tout ce que vous avez à donner.
Lorsqu’on amplifie les choses, on tombe dans l’abondance. Or, dans l’abondance ne se trouve pas toujours la richesse. Dans l’abondance, vous avez tout mais très souvent en trop. Vous avez des millions de followers sur twitter, instagram et tik tok mais ne pourrez jamais parler à l’intégrité d’entre eux. Vous avez des milliards d'informations sur tous les sujets mais n’avez besoin que de quelques sources fiables. Vous avez accès à des milliers de partenaires potentiels sur Tinder, Fruitz et Meetic mais ne pourrez jamais tous les aimer. Vous êtes constamment sollicité par les publicités que les Gafa savent placer au bon endroit et au bon moment alors que vous avez, pour la plupart, déjà ce dont vous avez besoin. Vous êtes partout et nulle part en même temps. Vous avez tout et êtes pauvre également car, on vous coupe la fibre et tout ce monde virtuel disparaît.
Il disparaît et vous ne savez plus tenir une conversation sans émoji et memes. Vous craignez de parler car l’option “supprimer” n’est pas présente. Et soudainement, votre humanité devient l’accessoire de vos appareils quand c’est eux qui devraient servir loyalement votre humanité.
La censure de ma liberté d’expression fut grandiose quand j’osai assimiler le terme éthique au terme numérique. Les langues se levèrent farouchement contre l’idée d’introduire des principaux moraux dans ce domaine si libertin. Pourtant, cette notion renferme en elle la plus grande des libertés. Elle nous permet de ne pas être esclave de nos désirs. Elle nous fixe des règles de conduite qui oeuvrent non pas uniquement à notre bien mais à celui de tous.
C’est pourquoi, cette démarche était bien nécessaire. Les principes moraux sont ceux qui nous permettent de nous éloigner de la bête et de nous rapprocher du surhomme. Car Nietzsche disait que nous étions une corde tendue entre les deux, il m’est apparu nécessaire de nous hisser vers le haut. Pour y arriver, il est primordial que l’on résiste aux charmes de la facilité. Ce mets si doux et pourtant aussi tranchant qu’un couteau. Il faut savoir le manier avec précaution au risque de se blesser. Le plus perfide est qu’on ne voit la blessure qu’une fois qu’on s’est vidé de notre sang. Pensée excessive ? Non certainement pas. La facilité est capable d’amollir notre capacité à réfléchir, à distinguer le bien du mal et finalement, à saisir les contours de l’éthique.
Le numérique étant un marché où l’offre répond presque toujours à la demande, les demandes sont de plus en plus folles et absurdes. Cette facilité des touches et des écrans est certes une révolution grandiose mais aussi une décadence monstrueuse. On ne peut, si on est doté d’un semblant de lucidité, s'émerveiller des progrès dans le domaine de la santé, de la communication et de l’information sans s’indigner devant l’ignominie du dark web, de l’hypocrisie derrière les écrans et de la manipulation de masse par l’excès d’informations
Cher lecteur, chère lectrice, Le numérique n’est rien sans nous. Il ne s’agit que d’un outil sans âme et sans volonté propre. Non, le numérique, c’est nous. Le numérique est l’extension de nos pensées, nos idées et nos projets. Il ne vit pas de lui-même. Le téléphone ne s’allumera que si vous appuyez sur le bon bouton, le message n’est que vos mots mis sur écran. En ce sens, l'éthique du numérique n’est rien d’autre que l’éthique de l’Homme. Et le virtuel ne doit pas rendre sa morale moins réelle. Mes pairs ne l’ont pas compris mais vous qui lisez ce livre - qu’allez vous faire ? Je suis pessimiste mais il se peut qu’au moment où vous me lisez, il ne soit pas trop tard. Pour la simple et bonne raison que vous avez continué de lire…
Rachel Maffon

Sa devise : "Hier, aujourd’hui, demain."
Hier, aujourd’hui, demain :
Hier jadis, ah c’était une autre espèce. Entre sagesse ou vice on ne savait plus où donner la tête. Pas de net pas d’IA alors pour la génération Z cette époque n’existe pas. Une époque riche en promesses de stress, mais ivresse où la rudesse de son esprit n’avait d’égale que son impolitesse. Alors on se contentait de peu, où on se contentait de tout. Certains avaient des téléviseurs d’autres des radios et d’autres de quoi tenir la semaine. Bien différent d’aujourd’hui le temps des possibles. Le temps où on ne laisse plus le temps au temps quitte à se faire tenter par un petit contretemps une demi-cadence non car le temps c’est maintenant. Le temps c’est important, le temps c’est de l’argent, alors ne demandez pas à ma génération de travailler après 19 h parce que de mécontente elle finira manifestante et ce temps là vous sera facturé. Et demain, demain qui est déjà un peu aujourd’hui qui rêve encore d’hier, où les avancées du numérique ne feront plus polémique, et on parlera sans gêne d’éthique numérique.
Alors, selon un site internet d’une fiabilité hors pairs le site j’ai nommé sopra stéria, je cite : « L’éthique numérique englobe l’ensemble des principes et valeurs liées au cycle de vie et aux effets de la transformation digitale et des technologies numériques. » a ne pas confondre avec la déontologie qui s’entend comme un code de conduite pour certaine profession où sont établies des règles auxquelles chacun des membres est soumis sous peines de sanctions : Ordre des médecins ou ordre des avocats. Alors que l’éthique est plus large que cela. Il s’agit de principes, de valeurs qui doivent nous définir en tant qu’homme en nous liant pour faire société. L’éthique c’est donc donner une ligne directrice, les principes directeurs de ce que devrait être quelque chose. Mais alors quand est-il de l’éthique numérique aujourd’hui ?
Aujourd’hui, l’évolution technique explose, tout est possible l’homme a rasé les barrières entre le réel et l’irréel. L’homme a créé un nouveau type de réalité, la réalité augmentée. C’est pour ça que l’on voit dans le monde des personnes avec des casques de réalités virtuelles en pleine rue, avec dés chiens électroniques. Et oui, L’homme a réussi se clore parmi la foule, étant le seul à percevoir une réalité qu’un autre a dessiné pour le lui.
Mais nous allons encore plus loin à l’instar d’Elon Musk qui a implanté une puce dans la tête de Laura link, le trans humanisme est lancée, le numérique et l’homme ne font déjà plus qu’un.
L’homme est capable de tout, comme un dieu vivant il innove pour résoudre les problématiques de tous. Alors il a créé l’imprimante 3 D qui permet à des enfants nés sans bras, d’avoir un bras en plastique sur mesure, avec des thèmes comme les princesses, super man ou encore bat man ! L’homme est capable de tout ! Avec ces imprimantes certains s’en servent aussi pour créer des armes intraçables avec Mickey ou encore cendrillon dessus !
Les écrans, l’intelligence artificielle sont des avancées techniques exponentielles qui permettent à chacun de savoir tout sur tout et tout le temps ,« ou à vrai dire de le croire » -. Savoir ce qui se passe à côté de chez soi, comme à 100 miles km. Parler à des inconnus et plus si affinités… mais les écrans comme le disait le docteur Dr William Lowenstein, président de SOS Addictions
Comment développer une pensée libre quand elle est toujours occupée ? Le trop plein d’écrans chez les tout-petits façonnent un nouveau cerveau humain ; un cerveau certes hyperconnecté mais un cerveau déshumanisé.» Les orthophonistes observent que les enfants en bas âges parlent de plus en plus tard, développent des troubles de l’attention et parfois même des troubles du spectre autistique.
Le numérique est devenu un amant mais aussi notre bourreau. Alors on scroll, on troc la réalité terrestre contre la réalité virtuelle, passif devant ce contenu nous vidant de notre contenant, allant de petits chats mignons à scène de décapitation, des personnes devenues comme disait Heideger des étants plutôt que des êtres, c’est-à-dire des personnes qui vivent en marge - de leurs propres existences au profit de quoi d’une vidéo de 10 secondes, au nom aussi évocateur qu’aguicheur « salut à toi jeune entrepreneur ».
Alors me diriez vous et l’éthique dans tout ça ? Et je vous répondrais Espoir, un espoir pour un monde où l’homme comprendra que Le numérique est une épaule sur laquelle on doit se reposer et non pas la réponse à tous les maux de notre société car il ne faut jamais confondre numérique et libre arbitre. L’homme est ambivalent, il est rempli de paradoxes, il peut rêver de changer le monde le lundi et rêver de le détruire le vendredi. Le numérique a créé des perceptives immenses avec des conséquences énormes, car nous avons créé comme il a été dit des cerveaux déshumanisés, des cerveaux hyper connectés et Descartes disait l’homme est une res cogitens sur une substance pensante, mais alors que serait l’homme sans sa pensé, tout ? rien ? une bête ? une machine ? Je ne sais pas ! La réponse cachée se tient devant nous, où l’éthique s’impose comme notre seul salut.
Lou Moncorgé

Sa devise : "Reconstruire la morale ?"
869 sur 950. C’est la note sociale de Lin, une trentenaire vivant à Shenzen. Lin est une citoyenne modèle : mariée, mère d’un seul enfant, elle est vaccinée contre la Covid, promène son chien en laisse, ne conduit pas trop vite, et surtout n’a jamais critiqué le parti communiste. Xu Xiaodong est à l’inverse ce qu’on pourrait appeler un « mauvais citoyen » : il a qualifié de « campagne de diffamation » la couverture médiatique menée par le gouvernement chinois sur les évènements de Hong Kong et a publiquement défendu Wang Fang, une auteure appelant à la fin de la censure d’Internet en Chine. Son faible « score social » l’empêche d’accéder à un prêt bancaire, d’acheter un billet de train ou un appartement, et lui interdit même de se rendre dans certains lieux publics.
Si l’histoire de Xu et de Lin pourrait faire croire à une dystopie, elle est pourtant bien une réalité en Chine. Depuis 2020, l’Empire du Milieu s’est en effet doté d’un système de crédit social, qui attribue à chaque citoyen une note entre 350 et 950. Ce score varie selon le comportement et le respect ou non des règles édictées par le Parti. Les bonnes actions sont récompensées pécuniairement, les mauvaises pénalisées par une restriction de libertés ; le but officiel étant de créer une société stable et harmonieuse, et, pour citer Lin Junyue, fondateur du projet, de « reconstruire la morale ».
Pour évaluer la conduite de ses citoyens, la Chine s’appuie sur des outils de surveillance comme les caméras ou la reconnaissance faciale. Le gouvernement a également établi des partenariats avec des géants du numérique comme Alibaba et Tencent pour collecter des informations sur l’utilisation des cartes de crédits ou le paiement des factures. Et n’oublions pas les réseaux sociaux, comme WeChat et Tik Tok, formidables alliés dans cette chasse aux comportements hétérodoxes et aux déclarations politiques controversées.
407 sur 850. C’est le « credit score » de Janet, habitante de Boston. Engluée dans une procédure de divorce compliquée, Janet peine à régler à temps ses factures d’électricité, qui s’entassent sur le buffet, dans la pile des soucis quotidiens. Elle n’a pas encore fini de rembourser le food truck qu’elle a acheté il y a 5 ans, avec lequel elle gagne son pain. Toutes ces difficultés font baisser son credit score, la note évaluant sa fiabilité financière. Calculée par des agences de notation qui se fondent sur le datamining, le credit score sert de critère aux propriétaires pour la location d’un logement, aux banques pour l’accord d’un prêt, aux employeurs pour la signature d’un contrat et même aux compagnies téléphoniques pour l’octroi d’un tarif préférentiel. Avec son maigre score, Janet est considérée, dans le jargon bancaire, comme une « lépreuse du crédit », une mauvaise élève à qui sera refusée toute forme de secours financier.
Mesdames, Messieurs, ces trois portraits ne sont qu’un exemple de la manière dont les technologies numériques, aux quatre coins du monde, en viennent à réduire les individus à des notes. Des matricules sans identité, que l’on inspecte et classe sans humanité. L’ombre de Big Brother nous fait signe derrière nos systèmes d’exploitation, de caméras de vidéos surveillance, de datamining… Nous en avons tous déjà fait l’expérience : qui d’entre nous n’a jamais été interpellé par une publicité ciblée générée par Amazon ou par une réponse automatique proposée par Gmail?
De bonne ou de mauvaise grâce, nous acceptons les cookies, mais sommes nous prêts à accepter que des notes issues du datamining conditionnent l’ouverture de nos droits ou l’étendue de nos libertés, comme c’est le cas pour Lin, Janet et Xu ?
De plus en plus, un nouveau droit s’installe grâce au numérique. Un droit qui ne dit pas son nom et qui se confond dangereusement avec la morale. Oubliez donc le droit positif, désormais, aux Etats Unis et en Chine, l’accès aux droits dépend d’une bonne conduite morale.
Mais qui précise les fondements de cette morale ? Qui décide de ce qui est bien ou mal ? Les plus puissants, sans aucun doute, ceux qui détiennent le pouvoir et l’argent. Ceux-là même imposent une morale insidieuse qui dans un cas, relaie les valeurs du Parti Communiste chinois, dans l’autre, celle du capitalisme à l’américaine. L’ouverture des droits découle aujourd’hui de l’acceptation de ces principes, et des relations qu’entretient un individu avec ceux qui le gouvernent.
Il faut être proche du prince, il faut siéger à la cour du Roi pour vivre sans trop de restrictions. Tel est le système que nourrissent aujourd’hui nos technologies numériques, un système qui rappelle l’ordre politique d’antan. Que sont devenus les acquis des Lumières ? Qu’avons-nous fait des valeurs d’égalité, de justice, du libre-arbitre ? Nous avons étouffé nos idéaux sous des algorithmes et procédés numériques, qui assouvissent les passions de particuliers au détriment de l’intérêt général.
C’est pourquoi, j’invite en ce jour à dépoussiérer nos livres d’histoire, de philosophie, pour refaire briller l’éclat des Lumières au 21ème siècle. Replongeons nous dans les œuvres de Rousseau et créons ensemble un contrat social que l’on appliquerait à la sphère du numérique. Un accord, où chacun s’engagerait à se soumette à la volonté générale et à œuvrer, dans l’intérêt et pour le bien de tous. Une convention qui donnerait naissance à un système, non plus fondé sur une morale subjective et divergente, mais bien sur le respect inconditionnel des droits de chacun, sur des principes d’égalité et surtout, de justice. En un mot, une éthique.
Blanche Simon-Duneau

Sa devise : "Oui pour un numérique écologique !"
Chers geeks, informaticiens émérites et humains progressistes,
On a découvert le feu, inventé la roue, l’imprimerie, la machine à vapeur, l’ampoule électrique, le moteur à explosion, internet, le selfie, la prévision météo, on a créé des robots parleurs, des robots conducteurs… Chacune de ces découvertes entraine le progrès ; et maintenant les technologies numériques permettent un progrès considérable. Hélas, elles ne sont pas toujours utilisées conformément à l’éthique. Je vous parlais des robots parleurs, combien d’entre nous se sont fait remplacer par Siri quand la discussion avec leur belle mère devenait trop longue ? Même si ça a pu sauver quelques maris de l’ennui, il faut que les technologies numériques soient régies par des critères moraux !
Vouloir une éthique du numérique, c’est vouloir un numérique au service du plus grand nombre, d’une technologie au service du bien commun. Et pour nous, citoyens, être éthiques dans notre approche du numérique exige qu’on soient informés pour qu’on comprenne les enjeux qu’impliquent ces technologies, et qu’on agisse en conséquence.
Je ne vais pas vous parler du débat de savoir si la Tesla en crise doit plutôt écraser les trois petits vieux ou l’enfant en bas âge, ni de l’utilisation de nos données par Facebook, ni encore du remplacement de l’humanité par chat GPT, je vais vous parler du sujet dont le numérique est en partie responsable, et qui risque de mettre fin à l’humanité : le dérèglement climatique ! Oui, car la pollution numérique est pharamineuse et elle soulève trois grands enjeux éthiques : la fabrication des appareils, nos usages quotidiens et le recyclage.
I/ La fabrication des appareils d’abord. On compte actuellement dans le monde plus de 14 milliards smartphone actifs. Le smartphone fait quatre tours du monde entre sa production et sa livraison à son utilisateur. Ce n’est pas un problème en soi.
Ce qui l’est, c’est la sollicitation des métaux rares nécessaire à sa fabrication. Avez vous une idée de ce que demande la fabrication d’un ordinateur ? 800 kilos de matières premières. Oui, 800 kilos dont l’extraction requiert la déforestation de régions entières pour y creuser des mines. Et comme souvent, le désastre écologique implique un désastre humain catastrophique. Pour une meilleure effectivité du réservoir de nos batteries électroniques, nombreux enfants du Congo trouvent la mort en récoltant, à main nu, le coltan. On a besoin d’éthique !
Le numérique est une invention fabuleuse mais, pour reprendre l’expression de l’auteur Inès Leonarduzzi, nous devons impérativement mettre sur le même plan pouvoir d’achat et savoir d’achat. Et nous avons pour cela des moyens éthiques à notre disposition. Nous pouvons conditionner l’achat de nos outils numériques à des critères de respect des droits de l’homme et de l’environnement. L’achat de nos appareils numériques peut être éthique. Il ne faut pas forcément acheter moins, mais il faut acheter mieux.
II/ Il faut aussi de l’éthique en ce qui concerne nos usages numériques.
Chaque jour, on se connecte à internet, on utilise les réseaux sociaux, on pose des questions à google, on visionne des heures de vidéos. N’est ce pas extraordinaire ? Nous avons accès, en temps réel, à un contenu infini qui vient des quatre coins du monde.
Mais ne soyons pas dupes ; cet accès illimité a des conséquences. Chaque année, l’énergie consommée dans les allées et venues sur internet d’une seule personne émet autant d’émission carbone que 14 000 km de voiture. Personne ne le sait, mais, au fond, un végan qui passe ses journées devant Netflix est moins écolo qu’un carnivore qui gambade dehors.
Le numérique est un outil extraordinaire dans la mesure où l’on apprend à l’utiliser de manière sobre, utile et éthique. C’est notre surconsommation numérique qui accentue drastiquement le dérèglement climatique.
Le numérique peut être éthique ! Donc, l’objectif principal pour nous est de réduire, à échelle individuelle, notre impact. Déjà, l’on peut conserver ses appareils le plus longtemps possible, privilégier le réseau wifi plutôt que la 4G (qui consomme 23 fois plus d’énergie) et supprimer toutes les applications de son téléphone que l’on utilise pas : ceux qui ont DuoLingo parce qu’un soir ils se sont dit que ce serait bien d’apprendre le turc mais qui n’y mettent jamais les pieds, supprimez l’appli, et quand on ne se souvient plus du nom de l’acteur qui joue dans Dirty Dancing on se donne comme défi écolo de chercher l’info dans son cerveau.
Le numérique peut être éthique ! III/ Et enfin nous avons aussi besoin de plus d’éthique dans le recyclage. Derrière l’achat d’équipements électroniques, il y a leurs déchets. L’année dernière, on a estimé que leur poids équivaut à 186 fois celui de la Tour Eiffel ! Personne ne connaît le poids de la Tour Eiffel mais cette donnée reste tout à fait impressionnante. On a besoin d’éthique ! On jette car on n’a pas appris à réinventer l’utilité de ce qu’on jette. Des chercheurs estiment que nous avons plus de métaux déjà extraits que de métaux encore à extraire. Pour moins polluer, il faut moins produire mais il faut surtout mieux produire. On peut tous envoyer nos appareils à l’entreprise Back Market qui nous les rachètent et les remettent en état de marche avant de les revendre moins cher. On peut aussi utiliser nos écouteurs cassés en guise de fils dentaires et nos chargeurs en corde à sauter. Soyons créatifs ! C’est aussi à nous, citoyens, de nous mobiliser et changer nos comportements en tant que consommateur. Nous devons devenir des consommateurs soucieux de l’éthique et nous le pouvons. Le Japon, à l’occasion des JO en 2021, a fabriqué toutes les médailles olympiques à partir de métaux issus de déchets électroniques. Même les poubelles sont éthiques ! Nous sommes riches de nos poubelles !
Chers geeks, informaticiens émérites et humains progressistes, le numérique a besoin d’éthique. Alors, il sera tout sauf un ennemi mais un allié. Un allié pour comprendre et pour protéger la nature. Un soir, alors que je me baladais dans la nuit, je levais la tête et admirais la voûte céleste. De toutes ces étoiles je ne connaissais que la Grande Ourse. J’ai alors tapé « constellations » sur écosia, et en plus d’avoir planté un arbre, j’ai découvert Sirius l’ardente, Véga, l’Alpha du Centaure, Orion et Polaris. Et puis, forte de toutes ces connaissances à portée de main, j’ai rangé mon téléphone, et la tête emplie de tous ces noms, j’ai trouvé les astres d’autant plus éclatantes, et le monde d’autant plus prodigieux.